Les opportunités de l'interopérabilité pour votre pratique clinique
Hier soir avait lieu un segment autour du feu (Fireside Chat) très intéressant au sujet de l’interopérabilité en santé numérique. Michael Cardinal, notre directeur clinique, a reçu Frédéric Laroche, un consultant en santé numérique, en intégration de systèmes et en normes d’interopérabilité en santé.
Étant donné l’extrême pertinence de ce sujet dans le système de santé actuel, nous voulions vous partager quelques points clés ayant été discutés par Michaël et Frédéric.
Pour voir ou revoir le segment complet Autour du feu (Fireside Chat), cliquez juste ici. Bonne écoute!
Qu’est-ce que l’interopérabilité?
Résumé simplement, l’interopérabilité est lorsque deux systèmes et plus peuvent s’échanger de l’information, compréhensible par tous les systèmes de façon non ambiguë. Actuellement, c’est un peu comme si les systèmes dans le domaine de la santé parlaient tous une différente langue. Pour échanger de l’information compréhensible pour tous, il faut que les systèmes puissent traduire l’information dans une langue qu’ils comprennent. Par exemple, les dossiers médicaux électroniques (DMÉ) et les systèmes informatiques présents en pharmacie ne parlent pas le même langage. De façon simplifiée, l’interopérabilité est lorsque les deux systèmes sont connectés à l’aide d’un «traducteur» pour permettre que la donnée (exemple des renseignements de santé) soit utilisable dans les deux systèmes et que les deux systèmes interprètent la donnée de la même façon.
Applications concrètes d’interopérabilité
Même si le domaine de la santé comporte son lot de défis en matière d’interopérabilité, nous voyons qu’il y a déjà quelques applications concrètes d’interopérabilité.
Par exemple, certains DMÉ ont maintenant accès aux données du Dossier Santé Québec (DSQ), surtout pour ce qui est des résultats de laboratoires. De plus, Apple est maintenant en mesure de transférer les données provenant d’une application tierce dans l’application Apple Santé, tout comme Google Fit. Ensuite, les données d’Apple Santé peuvent être utilisées dans d’autres applications tierces. Par exemple, Apple Santé peut récolter les données provenant d’une application qui agit à titre de podomètre et ensuite envoyer ces données dans une autre application qui évalue la santé d’un usager, entre autres en se basant sur le nombre de pas effectués par jour.
D’ailleurs, dans TherAppX Core, notre bibliothèque d’outils de santé numérique, il est possible de filtrer les outils en fonction de la compatibilité avec Apple Santé et Google Fit, comme on peut le voir grâce à la figure 1.
Figure 1. Filtre de connectivité dans la bibliothèque de TherAppX Core
Qu’est-ce que l’interopérabilité rendra possible dans le futur?
Un des points clés à retenir du Fireside Chat est qu’en 2021, presque tout est techniquement ou technologiquement possible. Il faut donc maintenant plutôt faire le tri de ce qu’on veut accomplir en regard des bénéfices perçus des technologies.
Les pratiques effectuées aux États-Unis peuvent nous donner une bonne idée de ce qui pourra bientôt être possible ici au Québec. Actuellement, aux États-Unis, les gros fournisseurs de dossiers cliniques informatisés font en sorte que leur système est capable d’accéder à des données d’applications provenant de développeurs tiers, comme des applications mobiles utilisées dans les téléphones des patients. Les professionnels de la santé pourront donc bientôt avoir accès aux données des patients dans leur propre Dossier Clinique Informatisé.
Quel sera l’impact pour les patients ou la pratique des professionnels de la santé?
Ceci pourra faire en sorte que les patients seront plus autonomes dans le suivi de leur condition chronique. Le fait de recommander des applications mobiles dans le cadre du suivi aide déjà les patients à se préparer à leurs rendez-vous de suivi avec leurs professionnels de la santé. Ces applications aident les patients à devenir plus engagés dans leurs suivis. La connectivité entre les applications mobiles recommandées ne fera que rendre l’expérience plus facile pour les patients et leurs professionnels, en permettant l’envoi de données vers les systèmes informatiques en temps réel ou sous consentement du patient.
Que manque-t-il pour que ceci se produise?
Selon les panélistes, la technologie est disponible, mais il faut d’abord s’assurer que ces technologies soient déployées de façon sécuritaire, en respect des lois en vigueur en matière de protection des renseignements personnels et de santé.
Si vous désirez voir ou revoir le segment complet Autour du feu (Fireside Chat) du 14 septembre 2021, cliquez juste ici. Bonne écoute!